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Sanskrit
— Wikipédia (wikipedia.org) |
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http://vibelius.free.fr/s0001.htm |
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Sanskrit |
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Cette
page contient des caractères d'alphasyllabaires indiens. En cas de problème, consultez Aide:Unicode. |
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Certaines
informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux
reliées aux sources mentionnées dans les sections
« Bibliographie », « Sources » ou « Liens
externes » (juillet
2014). |
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Vous
pouvez améliorer la vérifiabilité en associant ces
informations à des références à l'aide d'appels de notes. |
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Sanskrit |
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संस्कृतम् (saṃskṛtam) |
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Langues filles |
Hindi, pendjabi, konkani, marathi, gujarati, cachemiri, dogri, népalais, bengali, oriya, assamais |
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Pays |
Inde et Népal |
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Région |
Monde indien |
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Nombre
de locuteurs |
2 360 821 (2011) |
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LM : 26 490 |
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Typologie |
SOV, flexionnelle |
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Écriture |
Devanagari, alphasyllabaire kannada, Vatteluttu, alphasyllabaire sharda, alphasyllabaire siddham,
nandinâgarî (en) et nagari (en) |
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Classification par famille |
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·
-langues indo-européennes |
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o -langues
indo-iraniennes |
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§ -langues indo-aryennes |
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§ -sanskrit |
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Statut officiel |
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Langue officielle |
Uttarakhand ( |
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Codes de langue |
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ISO 639-1 |
sa |
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ISO 639-2 |
san |
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ISO 639-3 |
san [archive] |
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IETF |
sa |
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Glottolog |
sans1269 [archive] |
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Échantillon |
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saṃskr̥tam |
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Le sanskrit ou sanscrit1,2 (संस्कृतम् (saṃskṛtam), /ˈsɐ̃skr̩tɐm/) est une langue
indo-européenne de la famille indo-aryenne, autrefois
parlée dans le sous-continent indien. De nos jours, certains érudits le parlent encore et publient
des œuvres universitaires ou tiennent des colloques en sanskrit3. |
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|
Le
sanskrit est notamment la langue des textes religieux hindous et bouddhistes ainsi que des
textes littéraires ou scientifiques et, à ce titre, continue d'être utilisé,
à la manière du latin en Occident, comme langue liturgique, culturelle et même véhiculaire (un recensement de 1981 indique qu'il y aurait encore environ
6 100 locuteurs ; en 1961, à peu près 194 400 personnes disaient l'utiliser
comme langue secondaire). C'est d'ailleurs l'une des langues officielles de l'État
de l'Uttarakhand,
avec le hindi. La grammaire du sanskrit est celle d'une langue hautement flexionnelle et très
archaïsante, dont l'étude est fondamentale dans le cadre de la linguistique comparée. En 2011, on
recense 2 360 821 locuteurs du sanskrit, dont
24 821 locuteurs natifs en Inde4 et 1 669 au Népal5 |
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Sommaire |
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|
· 1Histoire |
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|
· 2Écritures
du sanskrit |
|
|
· 3Étude de
la culture d'expression sanskrite en France |
|
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·
4Caractéristiques principales |
|
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o
4.1Phonologie |
|
|
o
4.2Grammaire |
|
|
§
4.2.1Morphologie |
|
|
§
4.2.2Syntaxe |
|
|
·
5Bibliographie |
|
|
o
5.1Grammaires |
|
|
o
5.2Lexiques |
|
|
o 5.3Textes |
|
|
|
· 6Notes et
références |
|
|
·
7Voir aussi |
|
|
o 7.1Articles connexes |
|
|
o
7.2Liens externes |
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|
Histoire[modifier | modifier le code] |
|
|
Article détaillé : Histoire du
sanskrit. |
|
|
Le
sanskrit appartient à la famille des langues
indo-européennes, dans la branche indo-iranienne, qui inclut la
sous-branche indo-aryenne. Le sanskrit a profondément influencé les langues du nord de l'Inde, comme le hindi, l'ourdou, le bengali, le marathi, le cachemiri, le pendjabi, le népalais, ainsi que le romani (tsigane). |
|
|
Son
nom, saṃskṛtam, qui signifie « parachevé », est
assez récent6 ; la langue a pendant des siècles été simplement désignée
par भाषा (bhāṣā), वाच् (vāc)
ou शब्द (śabda), « la parole, la
langue », le sanskrit étant senti comme la seule langue possible ;
quelques désignations métaphoriques, comme गीर्वाणभाषा (gīrvāṇabhāṣā),
« langue des dieux », marquent bien son caractère éminemment
religieux. |
|
|
Le
premier sens de sanskrit est
celui d'« indo-aryen ancien », langue mère qui a donné naissance à
une multitude de dialectes et est parallèle à la langue sœur de l'iranien
ancien (sous-branche attestée par deux langues, l'avestique et le vieux-perse), dont elle se sépare à peine. L'étude de plusieurs langues
indiennes ou indo-aryennes moyennes conduit cependant à se demander si,
parallèlement au sanskrit, au moins une autre langue indo-aryenne ancienne
n'a pas pu coexister en Inde du Nord, dans l'Antiquité, léguant notamment au
hindi moderne un vocabulaire et des variantes phonétiques héritées du tronc
commun mais non attestés en sanskrit, à moins qu'il ne s'agisse que de
niveaux de langues (par exemple propres à la caste des commerçants). |
|
|
D'après
des documents retrouvés en pays hittite et rédigés dans cette
autre langue indo-européenne, comprenant quelques
mots indo-aryens, noms communs (sur l'équitation) et noms propres (théonymes), il est possible de
déterminer qu'une forme d'indo-aryen était parlée au xive siècle av.
J.-C. en Asie occidentale. Toutefois, sur les attestations indianisantes
d'Asie Mineure à l'Âge du Bronze, plusieurs linguistes considèrent qu'il ne
s'agit pas à proprement parler de « vieil indien » ou d'indo-aryen,
mais d'une forme d'indo-iranien de niveau culturel ou religieux proche du
pré-védique. Autrement dit, l'émergence du vieil-indien aurait été
favorisée dans un groupe socioculturel parlant l'indo-iranien commun, groupe
formé de négociants, mercenaires cavaliers (les Mariyanu), orfèvres (en
lapis-lazuli), non seulement immergés en Mésopotamie, mais aussi en Égypte et
en Asie Mineure, où ils auraient été associés aux marchands assyriens comme
aux groupes des Hourrites descendus des régions subcaucasiennes vers la Syrie et la Cilicie (empire du Mitanni en Syrie du
Nord, Kizzuwatna des
Louvites de Cilicie)[réf. nécessaire]. |
|
|
La plus
vieille forme de sanskrit attestée de manière plus tangible est nommée védique : c'est la langue dans
laquelle sont rédigés les Vedas. Il n'y a qu'un Véda (connaissance) sous la forme de quatre
volumes : dont le Rig-Veda ou « Veda des hymnes (rig-) », le plus ancien ensemble de textes de l'hindouisme. Il est cependant
extrêmement difficile de dater le Rig-Veda lui-même, et donc les débuts de l'histoire réelle de la
langue védique : les textes sacrés, en effet, étaient avant tout récités
et appris par cœur (ils le sont d'ailleurs encore). Les linguistes
s'accordent à discerner maintenant plusieurs strates historiques dans le
védique (au moins deux ou trois), d'après la grammaire, les théonymes et le
style. Les neuf premiers livres du Rig-Veda contiendraient en particulier ce
qu'il est convenu d'appeler le « védique ancien ». Cette langue archaïque
et peu normée est l'une des plus proches de l'indo-européen
commun, langues « anatoliennes » mises
à part (hittite, louvite notamment), et elle s'avère précieuse pour la linguistique comparée tant le
volume de ses textes, l'ampleur de sa grammaire et la richesse de son
vocabulaire prêtent à des analyses. |
|
|
Le sanskrit védique est la forme
archaïque de sanskrit dans lequel les quatre Védas (le Rig-Véda, le
Yajur-Véda, le Sama-Véda et l´ Atharva-Véda) ont été composés (la plupart
d'après la linguistique ont été rédigés en « védique moyen » et
« védique récent »). Le sanskrit védique diffère du sanskrit classique dans une
étendue comparable à la différence entre grec homérique et grec classique. À
titre indicatif, on peut indiquer les principales différences entre le
sanskrit védique et le sanskrit classique : |
|
|
·
Le sanskrit védique avait une consonne fricative bilabiale sourde (/ɸ/, Upamādhamīya) et une consonne fricative
vélaire sourde (/x/, jihvāmūlīya) — qu'il
a utilisées jusqu'à ce que le souffle visarga apparaisse devant les consonnes sourdes labiales et
vélaires respectivement. Les deux ont été perdues en sanskrit classique. |
|
|
·
Le sanskrit védique avait une consonne spirante latérale rétroflexe voisée (/ɭ/), qui a été perdue dans le
sanskrit classique. |
|
|
·
Nombreuses formes parallèles et irrégularités,
que le sanskrit classique nivellera. |
|
|
·
Flexions nominale et pronominale plus
développées. |
|
|
·
Plus de formes de participes et de gérondifs. |
|
|
·
Utilisation fréquente d'un subjonctif absent du
sanskrit classique. |
|
|
·
Douze formes d'infinitifs, contre une en sanskrit
classique. |
|
|
·
Présence d'un accent de hauteur ;
aujourd'hui, l'accent de hauteur peut être entendu seulement dans les chants
védiques traditionnels. |
|
|
·
Règles de sandhi moins contraignantes, etc. |
|
|
·
Le sanskrit classique a aussi emprunté de
nombreux mots aux langues dravidiennes. |
|
|
Une forme
tardive du védique, déjà évoluée (on note la disparition du subjonctif, par
exemple), forme un sanskrit préclassique, utilisé aux alentours du ve ou ive siècles av.
J.-C.. On pourrait parler à son égard de « védique récent
terminal ». C'est ce sanskrit que Pāṇini, sans doute le premier grammairien de l'Antiquité (quoique
son approche structuraliste puisse être le fruit d'un héritage plus ancien),
décrit de manière phonologique et grammaticale, dans un ouvrage d'une
précision et d'une rigueur formelle inégalée jusqu'à ce que la linguistique
moderne se développe, bien plus tard. Celui-ci s'attache à décrire dans son
traité, l’Aṣṭādhyāyī, la langue qu'il parle et souligne les formules qu'il
considère propres aux hymnes védiques, sans réellement dire qu'elles sont
archaïques. La langue commence à se normaliser. |
|
|
Au iiie siècle av.
J.-C., les premiers prâkrits (ou prākṛta, « [langue] ordinaire ») sont attestés, notamment
grâce aux inscriptions d'Ashoka. Ces langues ainsi désignées correspondent à des dialectes
moins « nobles » que le sanskrit, c'est-à-dire des langues
vulgaires et vernaculaires d'usage quotidien qui, rapidement, se séparèrent
les unes des autres et donnèrent naissance à la multitude des langues
indo-aryennes présentes dans le sous-continent indien. Toutes issues du vieil
indo-aryen des origines, elles connaissent chacune une évolution ainsi qu'un
destin différents. Ce sont de tels prâkrits que proviennent, entre autres,
les langues modernes comme le hindi, le pendjabi, ou encore la bengali. Ces langues sont « vulgaires » au même titre que
le latin vulgaire,
c'est-à-dire « parlées par le peuple » ; leur statut d'idiomes
vernaculaires vivants, donc de langues considérées inférieures, explique
pourquoi ce n'est qu'au xixe siècle que la littérature en langues modernes remplace
celle en sanskrit. Outre les inscriptions d'Ashoka, de nombreuses citations
en prâkrits sont aussi attestées dans des textes sanskrits, surtout dans le
théâtre, où les personnages de rang inférieur s'expriment généralement en
langue vernaculaire ; ces témoignages, cependant, sont d'essence
littéraire, et ne peuvent être pris pour argent comptant. On peut établir ici
une analogie avec le « patois » utilisé dans certaines pièces de Molière, comme Dom Juan, servant à représenter un
parler populaire ; ce qu'il en donne ne peut être considéré comme une
attestation réelle des langues vernaculaires françaises de son époque, mais
sont susceptibles, mutatis mutandis, de renseigner quelque peu sur ces idiomes ; Molière
donne en effet à entendre une synthèse littéraire et artificielle de traits
linguistiques probables. La littérature prâkrite est pourtant représentée de
manière indépendante, mais souvent masquée par le sanskrit classique. Un des
prâkrits, le pāḷi, connaît un destin différent : devenu lui aussi langue
sacrée, celle du bouddhisme theravâda, il n'évolue quasiment plus et reste employé tel quel dans la
liturgie et les exégèses jusqu'à nos jours. Enfin, le canon jain, rédigé dans un prâkrit
nommé ardhamāgadhī, offre de nombreux témoignages, bien qu'encore une fois
littéraires, d'une des langues vulgaires réellement parlées dans l'Antiquité
indienne. |
|
|
C'est
dans les commentaires que Patañjali fit de la grammaire de Pāṇini
(dans son ouvrage nommé Mahābhāṣya), au iie siècle av. J.-C., qu'apparaissent les premières
critiques : le commentateur prouve que le sanskrit, est encore une
langue vivante, mais que des formes dialectales peuvent l'émailler ;
l'existence des prâkrits est donc reconnue et l'utilisation de formes
vulgaires blâmée ; la notion de norme grammaticale apparaît plus
fortement, et c'est à partir de ce moment que le sanskrit se figea pour
devenir le sanskrit classique, enfin désigné dans les textes au moyen du
vocable saṃskṛta (lequel n'est cependant pas utilisé par Patañjali),
proprement « parachevé », « parfaitement apprêté » (se
dit aussi de la nourriture). La langue, après l'ère chrétienne, n'est plus
parlée de manière naturelle, elle est entièrement décrite par la grammaire et
n'évolue plus. C'est une langue culturelle et religieuse, sans lien direct
avec les langues vivantes, utilisée souvent comme lingua franca et comme langue
littéraire (même par les peuples ne parlant pas une langue issue du vieil
indien, comme les locuteurs d'idiomes dravidiens), jusqu'à ce que les langues néo-indiennes issues des
prâkrits, aux alentours du xive siècle, ne commencent réellement à s'imposer à l'écrit
pour, au xixe siècle, remplacer le sanskrit dans la production
littéraire. Il est notable que le tamiḻ, langue dravidienne sans rapport de filiation avec le
sanskrit, fort d'une culture très ancienne lui aussi, fut en concurrence avec
le sanskrit bien plus tôt, dès les premiers siècles apr. J.-C. On y
trouve cependant des emprunts au sanskrit. |
|
|
L'histoire du
sanskrit peut se résumer ainsi : |
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|
1. le vieil indien
théorique, ancêtre de toutes les langues indo-aryennes, est surtout
représenté par le védique puis le sanskrit
classique qui, se figeant, abandonne son
statut de langue vivante pour devenir un idiome littéraire et immuable ; |
|
|
2.
continuant d'évoluer, le vieil indien donne naissance à une multitude de
langues — le moyen indien — nommées prâkrits, parmi lesquelles
le pāḷi, qui n'évoluera plus ; |
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|
3. enfin, le moyen
indien évolue en néo-indien, c'est-à-dire les langues vivantes modernes, comme l'hindī ou le bangālī. |
|
|
« Pendant
des siècles, le sanskrit est la langue du savoir en même temps que la langue
littéraire, religieuse ou philosophique. Il est le véhicule de la
communication générale en Inde et en Asie orientale, avant d'être concurrencé
par le persan quand
s'imposent des guerriers musulmans »7. |
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Écritures du
sanskrit[modifier | modifier le code] |
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|
Article
détaillé : Écritures du sanskrit. |
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Longtemps
de tradition purement orale, ou peut-être progressivement à l'aide de
symboles logographiques ou idéographiques, voire de signes syllabiques (via l'acrophonie) liés aux cultes,
la religion hindouiste n'a pas eu besoin de fixer ses textes. C'est tardivement
que l'emploi de la brāhmī, d'abord (semi-syllabaire utilisé pour les édits d'Ashoka), puis de la multitude d'écritures qui en dérivent, est
généralisé, pour les textes profanes, puis sacrés. Chaque région de l'Inde
utilise l'écriture qui lui sert pour noter sa propre langue afin d'écrire les
textes sanskrits ; le sanskrit n'a ainsi pas d'écriture attitrée et,
surtout, peut être noté par différents semi-syllabaires qui doivent donc être
capables de représenter certains phonèmes dont ils n'ont pas l'usage autrement. L'on peut donner
un exemple de cette souplesse d'emploi des écritures indiennes avec une même
phrase sanskrite notée dans plusieurs graphies : |
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|
Que Śiva bénisse les amateurs
de la langue des dieux. (Kālidāsa) |
|
|
Au début
du viie siècle, à l'époque de la
dynastie chinoise des Tang, lorsque le grand chercheur bouddhiste chinois Xuanzang étudia le dharma
bouddhique en Inde et qu'il ramena en Chine des centaines de soutras et
commentaires, l'écriture utilisée en Inde et celle des textes bouddhiques
était une écriture appelée le siddham, xītán (悉曇/悉昙) en chinois. |
|
|
Ce sont
les colons britanniques qui,
pendant leur suprématie, ont imposé une de ces écritures, la devanāgarī, elle aussi
issue de la brāhmī. C'est maintenant en devanāgarī que
l'on écrit majoritairement le sanskrit en Inde et dans les éditions
occidentales. |
|
|
En outre,
en se transmettant par le bouddhisme, des termes sanskrits ont été adaptés en chinois puis en japonais, dont les écritures logographiques réclament la
création de caractères phonétiques destinés à cet usage ou l'utilisation de caractères
indépendamment de leur sens ; ainsi, le terme sanskrit bodhisattva est noté par 菩提薩埵/菩提萨埵, qui se lisait vraisemblablement bu-dej-sat-thwa en moyen chinois (de nos
jours pútísāduò, abrégé en 菩薩 (púsà), d'où vient d'ailleurs le mot français poussah, « jouet à
bascule » puis « gros homme ventru et débonnaire »). De ces
caractères seuls 提 (tí), « tirer », et 埵 (duǒ),
« terre compacte », ont un sens, qui est évincé dans le composé au
profit du son, tandis que 菩 et 薩 n'ont jamais servi qu'à cette transcription et n'ont par
ailleurs aucune signification. |
|
|
Enfin,
le Xe congrès
des Orientalistes fixa, en 1894 à Genève, une transcription latine qui, de nos jours, est la seule utilisée dans les
ouvrages didactiques occidentaux. C'est cette même transcription, qui,
quelque peu augmentée, permet aussi de transcrire toutes les autres langues
indiennes, qu'elles soient ou non indo-aryennes, au moyen des mêmes symboles.
Cette transcription est décrite en détail dans l'article consacré à la transcription traditionnelle des langues de l'Inde. |
|
|
L'étude
de l'écriture de la civilisation de l'Indus, basée sur des sceaux et des empreintes de sceaux
« harappéens » datés du IIIe millénaire av. J.-C., conduit certains chercheurs,
notamment indiens, à suggérer qu'elle exprimait aussi, non pas une langue dravidienne (opinion
la plus répandue), mais bien, au moins sur certains documents dénotant des
rites pré-hindous assez explicites, une langue indo-iranienne voire
indo-aryenne.[réf. nécessaire] |
|
|
Plus
récemment, un linguiste[Qui ?] a proposé également, sur la base des fréquences de
caractères et de l'épigraphie comparée, de discerner dans le crétois minoen
noté en linéaire A (écriture
syllabique de la première moitié et du milieu du IIe millénaire av.
J.-C. en Crète)
une langue de la famille indo-iranienne, dont le niveau religieux de langue
(appliqué aux tables à libation de pierre) s'apparente étroitement au
sanskrit védique ancien (voir références et liens, infra). Des théonymes comme Indra,
Asura, y auraient leurs équivalents (I(n)tar, Asirai) qui ne sont pas sans
rappeler des divinités du Mitanni et celles de l'Iran préislamique.[réf. nécessaire] |
|
|
Étude de
la culture d'expression sanskrite en France[modifier | modifier le code] |
|
|
La
littérature sanskrite étant une des plus riches du monde, tout à la fois par
son extension dans le temps et par la variété des sujets dont elle traite,
elle a fasciné de nombreuses personnes en dehors de l'Inde. En France, les
plus importants contributeurs à la connaissance de la culture d'expression
sanskrite sont le grammairien et indianiste Eugène Burnouf (1801-1852) qui fut titulaire de la chaire de langue et
de littérature sanskrites du Collège de
France de 1832 à 1852, le grammairien et
indianiste Hippolyte Fauche (élève de Burnouf et connu pour sa traduction du Rāmāyaṇa et
du Mahâbhârata),
l'indianiste Louis Renou (1896-1966),
l'indianiste Madeleine Biardeau (auteur de la version du Mahâbhârata publiée au Seuil)) et
évidemment Louis Dumont enseignant à l'EPHE et à Oxford et célèbre auteur de Homo
Hierarchicus. |
|
|
Un
important ouvrage de référence en français, très utile pour la connaissance
de cette culture, est « L'Inde Classique, Manuel des études
indiennes » (2 volumes), que Renou a dirigé avec son
collègue Jean Filliozat [archive] (1906-1982). |
|
|
Caractéristiques
principales[modifier | modifier le code] |
|
|
« En
sanskrit, il y a un travail sur le son qui est fondamental. Ce sont des gens
qui produisent d'abord, non pas des idéologies, non pas de la doctrine, ils
produisent de la musique. On est dans une expérience. (...) Ils ont travaillé
de manière intense sur cette dimension sonore, quel effet le son produit sur
la physiologie. C'est ça un texte sanskrit. Et c'est comme ça que l'on
apprenait le Yoga-Sûtra.
C'est d'abord une expérience sonore. Ils pensent en effet que le son, pas
n'importe quel son, pas chanté n'importe comment, pas récité n'importe
comment, le son est une des voies directes vers là-haut »8. |
|
|
Phonologie[modifier | modifier le code] |
|
|
Article détaillé : Phonologie du
sanskrit. |
|
|
Le sanskrit
classique possède 48 phonèmes : |
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|
·
voyelles, par paires brève-longue |
|
|
o
monophtongues : /a/-/ā/, /i/-/ī/,
/u/-/ū/ |
|
|
o diphtongues :
/e/-/ai/, /o/-/au/ |
|
|
o
consonnes syllabiques : |
|
|
§
spirantes latérales /ḷ/ |
|
|
§
roulées rétroflexes /ṛ/-/ṝ/ |
|
|
·
consonnes |
|
|
o
plosives aux points d'articulations respectifs
vélaire, palatal, rétroflexe, dental, bilabial: |
|
|
§
sourdes |
|
|
§
non aspirées: /k/, /c/, /ṭ/, /t/, /p/ |
|
|
§ aspirées : /kh/, /ch/,
/ṭh/, /th/, /ph/ |
|
|
§
sonores |
|
|
§
non aspirées : /g/, /j/, /ḍ/, /d/, /b/ |
|
|
§
aspirées : /gh/, /jh/, /ḍh/, /dh/,
/bh/ |
|
|
§ nasales : /ṅ/,
/ñ/, /ṇ/, /n/, /m/ |
|
|
o
fricatives aux points d'articulation palatal,
rétroflexe, dental, glottal (sonore) : /ś/, /ṣ/, /s/, /h/ |
|
|
o
liquides aux points d'articulation palatal,
rétroflexe, dental, labio-dental: /y/, /r/, /l/, /v/ |
|
|
o
prolongeant la consonne précédente : |
|
|
§
prolongation fricative glottale sourde /ḥ/ |
|
|
§
prolongation nasale /ṃ/ |
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|
Grammaire[modifier | modifier le code] |
|
|
Article détaillé : Grammaire du
sanskrit. |
|
|
Morphologie[modifier | modifier le code] |
|
|
Article détaillé : Morphologie du
sanskrit. |
|
|
Le sanskrit est une langue flexionnelle. |
|
|
Les
verbes se conjuguent selon trois voix (active, moyenne, passive), trois modes (indicatif, optatif, impératif), quatre systèmes temporels et aspectuels : |
|
|
·
présent (présent, imparfait), |
|
|
·
futur (futur, conditionnel), |
|
|
·
aoriste, |
|
|
|
·
parfait |
|
|
|
et trois personnes. |
|
|
Existent
également des formes pour l'infinitif et le gérondif, ainsi que pour différents modes de procès (fréquentatif, causatif, etc.). L'inflexion
utilise préfixes, suffixes et infixes, ainsi que le redoublement et l'ablaut. |
|
|
Les substantifs et les pronoms connaissent
trois genres (masculin, féminin, neutre), trois nombres (singulier, duel, pluriel) et huit cas (nominatif, vocatif, accusatif, instrumental, datif, ablatif, génitif et locatif). L'inflexion utilise l'affixation et l'alternance vocalique. |
|
|
La langue
possède des traits agglutinants en ce qui concerne la construction de mots composés à
l'instar de l'allemand. |
|
|
Syntaxe[modifier | modifier le code] |
|
|
Article détaillé : Syntaxe du sanskrit. |
|
|
L'ordre des mots en sanskrit est relativement libre avec
une tendance SOV. |
|
|
Bibliographie[modifier | modifier le code] |
|
|
· Jules
Bloch, Indo-Aryan, Geuthner, Paris, 1965. |
|
|
· Chauduri, S. K. (2011). Sanskrit in China and Japan. New
Delhi, International Academy of Indian Culture and Aditya Prakashan. |
|
|
·
Pierre-Sylvain Fillozat, Le sanskrit, Presses Universitaires
de France - PUF, 30 juin 2010 |
|
|
· Louis
Renou, Histoire de la langue Sanskrite, Éditions IAC, 1956 |
|
|
·
Louis Renou, L’Inde
classique, vol. 1, Paris, 1985 |
|
|
·
Rajiv Malhotra (2016), Battle for Sanskrit: Dead or Alive, Oppressive or Liberating,
Political or Sacred? (Publisher: Harper
Collins India; (ISBN 978-9351775386)) |
|
|
·
Nadine Stchoupak, Chrestomathie sanskrite, préfacée par Louis Renou,
publication de l'institut de civilisation indienne, Librairie d'Amérique et
d'Orient, Adrien Maisonneuve, Jean Maisonneuve successeur, Paris, 1977,
88 pages (contient une rareté : un lexique du français au
sanskrit). |
|
|
Grammaires[modifier | modifier le code] |
|
|
·
Alix Desgranges, Grammaire
sanscrite-française, vol. 1-2, À
l'Imprimerie Royale, Paris, 1845, 1847. |
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· Louis
Renou, Grammaire sanskrite, Paris 1935. |
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·
Louis Renou, Grammaire
védique, Paris 1952. |
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·
Louis Renou, Grammaire
sanskrite élémentaire, 109 pages, Librairie
d'Amérique et d'Orient, Adrien Maisonneuve, J.Maisonneuve, succ., Paris 1978. |
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·
Louis Renou, Grammaire
sanscrite (3e édition), J. Maisonneuve, Paris, 1996 (ISBN 2-7200-0941-5). |
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· Jan
Gonda, professeur à l'université d'Utrecht, Manuel de Grammaire
élémentaire de la langue Sanskrite. Traduit de la quatrième édition en langue
allemande par Rosane Rocher. E.J. Brill, Leiden et Adrien Maisonneuve, Paris
1966 ( éd. revue et corrigée 1997, réimpression 2002). |
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·
Jean Varenne,
professeur à l'université de Provence, Grammaire
du sanskrit 128 pages, Presses
Universitaires de France, coll. « Que sais-je » no 1416, Paris
1971 (ISBN 978-2-13-035894-7). [lire en ligne [archive] (page
consultée le 25 mai 2021)] |
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·
Sylvain Brocquet, Grammaire
élémentaire et pratique du sanskrit classique, avec exercices corrigés et
textes, Bruxelles, Safran (éditions), coll. « Langues
et cultures anciennes », 2010, 544 p. (ISBN 978-2-87457-020-9) |
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·
Manfred Mayerhofer (trad. Fabrice
Duvinage), Grammaire de sanskrit accompagnée
d’explications de linguistique comparée [archive],
62 p. |
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Lexiques[modifier | modifier le code] |
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·
(en) Monier
Monier-Williams, A
sanskrit-english Dictionary, Oxford, 1899 (mis en ligne par l'Université de Cologne sous le
titre Monier-Williams Sanskrit-English
Dictionary - Revision 2008). |
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·
N. Stchoupak, L. Nitti et Louis Renou, Dictionnaire sanskrit-français,
897 pages, Librairie d'Amérique et d'Orient, Jean Maisonneuve
Successeur, Paris 1932, réédition 1987 (réimpression, 2008) (ISBN 2-7200-1049-9) |
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·
(en) R.S. McGregor, Oxford Hindi-English Dictionary,
1 083 pages, Oxford University
Press, Delhi, 1993 (réimpression 2002) (ISBN 0-19-864339-X) |
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Cet ouvrage contient de nombreux mots sanskrits
en devanâgarî et translittération genevoise. |
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·
Gérard Huet, Héritage du sanskrit dictionnaire sanskrit-français[PDF] [archive]et [1] [archive],
994 pages au format PDF (mis en ligne depuis le 10 décembre
2008).Dernière mise à jour: version 3.20, le 1er décembre 2019. Consulté le 23 décembre 2019. |
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Textes[modifier | modifier le code] |
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·
Sylvain Brocquet, Chrestomathie
sanskrite, Bruxelles, Safran (éditions), coll. « Langues
et cultures anciennes », 2020 (ISBN 978-2-87457-114-5). |
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Notes et
références[modifier | modifier le code] |
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|
1. ↑ Définitions lexicographiques [archive] et étymologiques [archive] de
« sanskrit » du Trésor de la
langue française informatisé, sur le site
du Centre national de ressources textuelles
et lexicales |
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2.
↑ « sanskrit » [archive], dictionnaire Larousse |
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3. ↑ Sylvain Brocquet,
Grammaire élémentaire et pratique du sanskrit classique, p. 7. |
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4. ↑ https://www.pratidintime.com/latest-census-figure-reveals-increase-in-sanskrit-speakers-in-india/ [archive] |
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5. ↑ (en) « National
Population and Housing Census 2011 » [archive du 28 décembre 2013] [PDF], Katmandou, Bureau
central de la statistique, novembre 2012. |
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|
6. ↑ Il apparaît dans
le Rāmāyaṇa. Voir Renou, L’Inde
classique, vol. 1, p. 54. |
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|
7. ↑ Michel Angot, « L'Inde, une civilisation ignorée : propos
recueillis par Pauline Lecomte », La
Nouvelle Revue d'histoire, no 63, 2012
(novembre-décembre), en ligne page archivée. |
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8. ↑ Aux origines du yoga-sûtra
avec Michel Angot, Les Nouveaux chemins de la connaissance, France Culture [archive] |
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Voir aussi[modifier | modifier le code] |
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Sur les autres
projets Wikimedia : |
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sanskrit, sur le Wiktionnaire |
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Département de sanskrit, sur Wikiversity |
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Wikipédia
en sanskrit. |
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Articles
connexes[modifier | modifier le code] |
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linguistique |
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indo-européennes |
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§ prâkrit |
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§
hindi |
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·
accentuation védique |
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·
règles de sandhi |
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·
Transcription de la dévanagari |
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· List of Sanskrit universities in India (en) |
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Liens externes[modifier | modifier le code] |
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·
(en) Fiche
langue du sanskrit [archive][san]dans la base de données linguistique Ethnologue. |
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·
(en) Fiche
langue du sanskrit [archive][sans1269]dans la base de données linguistique Glottolog. |
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|
·
(en) Sources
d'information [archive] sur le sanskrit sur le site
de l'OLAC. |
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·
Gérard Huet, Dictionnaire français-sanskrit [archive] [PDF] et
pour consultation en ligne [2] [archive]. Consulté le 1er décembre 2019. |
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·
Aux origines du yoga-sûtra avec Michel Angot, Les
Nouveaux chemins de la connaissance [archive],
émission Les Chemins de la philosophie présentée par Adèle Van
Reeth, France Culture, 20 octobre 2016, 50 min. Intervenant : Michel Angot (écoute en ligne). |
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